SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

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    Présidente :
    Lisynounette
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    Date de création :
    le 31/12/2015 à 01:26

    Présentation
    Modifié le 06/01/2016

    Afficher l'image d'origineBonjour et bienvenue dans ma tête !Afficher l'image d'origine

      PRESENTATION
     

    Bonjour !
    Dans ce club je vais vous faire part d'une histoire que j'ai commencé et que je n'ai pas fini.
    Je compte mettre ici l'évolution de ma petite histoire, mais il n'y aura pas de rendez vous fixe pour pouvoir lire la suite !

    C'est l'histoire d'un monde parallèle où on créait les rêves humains. Ce monde est peuplé de Sorbles, et plus particulièrement de Lucie, une petite qui va faire parler d'elle en souhaitant être une Rêveuse, celle qui écrit les rêves... Chose normalement impossible.
    Je vous laisse découvrir tout ça !
    Bonne lecture ;)
    (Même déjà postés mes textes peuvent changer, que cela soit par la forme, la syntaxe, l'orthographe, ... Je veux que cela soit en constante évolution ;) )

    Lecture en bloc :
     

    CHAPITRE PREMIER(1): Les Sorbles


     
     
         Une plaine verdoyante se répandait de long en large sans que l'on puisse en voir le bout, des coquelicots apparaissaient à certains endroits et un pommier se dressait, solitaire, près d'une source d'eau étonnamment claire. Une fille se trouvait là, assise, elle trempait ses pieds dans la source, les remuant pour regarder les poissons la contourner avec fluidité. Elle était d'une beauté naissante, qui peinait encore à se voir. Sous ses cheveux châtains, on pouvait apercevoir des yeux verts-dorées qu'on lui jalousait et un visage rayonnant, malheureusement obscurcit ce jour-ci par sa mine désastreuse. Car bien que le décor était totalement calme et apaisant, elle semblait tracassée, jetant des coups d’œils de tout côté, de peur que quelque chose apparaisse au milieu des herbes. Ce moment se prolongea quelques minutes, jusqu'à ce que ses préoccupations se révèlent fondées et qu'un oiseau vienne rompre le décor. Loin d'être un colibri ou un rouge-gorge, un aigle déploya ses ailes pour se poser sur l'épaule de la jeune fille. A deux doigts de sauter de joie, elle le prit sur ses genoux et lui sourit.
          "Raldo ! Tu as enfin quelque chose pour moi ?"
          L'aigle glatit de toute part, dans une quasi danse, il se mit à sauter autour de la fillette. Elle le regardait déconcertée et ne semblait pas le comprendre, mais pourtant quand il eut fini de gesticuler autour du pommier, elle lui sourit et bondit sur ses pieds.
         "C'est parfait, je mets des chaussures et j'y vais !" cria-t-elle à l'oiseau avant qu'il ne disparaisse comme il était venu.
          Elle regarda ensuite ses pieds nus sur lesquelles, une seconde après apparurent des ballerines kaki qui juraient avec sa robe bleutée. Aussitôt un *plop* retentit, et en relevant la tête elle découvrit à la place du pommier et des verdures alentour une pièce rectangulaire. Elle était petite et sombre, et avait pour seul mobilier 4 bureaux serraient les uns contre les autres. Derrière celui de gauche se trouvait un homme à la mine sévère, mais qui ne se préoccupait que de la seule fenêtre de la salle, il avait des cheveux noirs en bataille qui accentués son autorité. La jeune fille pensa de suite que c'était lui le Rêveur, le chef, mais alors que cette pensée lui traversait l'esprit, la dame à la droite de l'homme toussa.
          "Lui ? Ce n'est rien d'autre qu'un assistant, et vous ne trouverez en nous aucun Rêveur", répondit elle à ses pensées.
          "Je... Je pensais que c'était à mon tour d'aller faire ma mission..." bredouilla la fille, sursautant de surprise.

         Elle remua tout en regardant la pulpeuse blonde qui lui avait parlé. Celle-ci mâchouillait un crayon avec un rictus aux lèvres qui lui donnait le visage d'une sorcière aigrie. Au bout de quelques secondes, elle enleva enfin son crayon de sa bouche et s’apprêtait à répliquer une nouvelle fois, mais fût arrêtée dans son élan par la deuxième femme qui se trouvait tout à droite de la pièce. Tout le contraire de la blonde, elle semblait sérieuse et énervée des dérives de sa collègue. Aucun sourire ne vint entacher cette impression lorsqu'elle parla à haute voix.

         "Aujourd'hui , 20 novembre, à 15 heures 34, nous vous avons convoquée, mademoiselle Lucie Barol, pour vous confier votre première tâche, mais …"

         "V... Vouiii ! Enfin, vous savez, j’attends ça depuis tellement longtemps, toutes mes amies sont déjà actives dans notre société, et moi je suis là, à attendre toute la nuit, que les gens reviennent tout me raconter de leur nuit. Mais bien sûr, tout est top secret, bien sûr, une Pergis ne doit pas savoir …."

         Un toussotement retentit dans la salle. Lucie rougit aussitôt et se mit les mains sur les joues, dans un espoir de cacher le teint rougeâtre qui progressait de plus en plus sur son visage.

          "Je … Pardonnez moi."

          "Mmm... Où en étais-je ? reprit la femme tout en lui jetant un regard pleins de reproches. Donc je vais nous présenter déjà, voici James Gardos, notre assistant, Jess Minal, la directrice de la jeunesse, George Roberts, bras droit du Rêveur et moi-même Alice Dupuit, la directrice des rêves. Avant de commencer votre première tâche, nous avons besoin de vous poser quelques questions. Tout d'abord, quand êtes vous sortis de l'école Maroulda ?"

         Lucie se tortilla un peu et d'un hochement de tête Alice Dupuit lui fit apparaître un fauteuil. Elle s'y affala, au bord de l’évanouissement. Alors ce n'était que ça ? Des questions ? Elle se tortilla encore un peu, en regardant le bras droit du Rêveur. Il semblait absorbé par ce qu'elle allait dire, ce qui l'a rendit encore plus stressée.

          "Je suis sortie de Maroulda il y a 7 mois", bredouilla-t-elle, dans un quasi murmure.

         Un silence s'installa, l'encre s'étalait sur les feuilles des directrices en réaction aux paroles de Lucie sans qu'aucunes des personnes n'y soient pour quelque chose. George Roberts la regardait encore fixement, et il était maintenant le seul à ne pas regarder l'encre s'avançait sur leurs feuilles. Même l'assistant s'était décidé à baisser la tête, l'air las de toutes ces paperasses. Mr Roberts décida alors de continuer l'interrogatoire à son aise, tandis que Lucie reprenait son souffle.

         "Je vais vous demander vos notes reçues, ce en quoi vous semblez le plus douée et de nous dire ce que vous souhaitez faire quand vous serez devenue une Perbal", dit-il d'une voix forte, qui fit sursauté Lucie sur son fauteuil.

         "Je … J'ai mon bulletin sur moi, ça serait sûrement plus … plus simple."

         Elle se força de montrer un sourire et sortit de façon maladroite une feuille se trouvant dans un état déplorable. Elle était d'une teinte lilas, et il y était écrit en bleu sombre ce qu'elle avait obtenu dans sa douzième et dernière année de cour. Elle la leur tendit d'une main mal assurée, en manquant de la faire tomber lorsqu'elle la déposa dans la main de Mr Roberts, qui semblait à présent le seul intéressé par la jeune fille. Il la regarda fixement sans exprimer une once de surprise ou de contentement. On pouvait lire ce qui avait pourtant réjouis les parents de Lucie :


    Cher Mr et Mme Barol,


    Voici les résultats des examens de dernière année de votre enfant, Lucie Barol, dans les 10 cours qu'elle a décidés de suivre cette année.

    Veuillez prendre compte de du système de notes allant de MAXIMAL+ à MINIMAL- :

    MAXIMAL+ ; MAXIMAL ; MOYEN+ ; MOYEN ; MOYEN- ; MINIMAL ; MINIMAL-



    Examen de déplacement : MAXIMAL

    Examen de disparition : MOYEN +

    Examen de transformation : MOYEN-

    Examen de divination : MAXIMAL+

    Examen sur les humains : MAXIMAL+

    Examen sur les humains avancés : MOYEN +

    Examen sur les rêves : MOYEN -

    Examen sur les cauchemars : MINIMAL

    Examen d'histoire des Perbals : MAXIMUM +

    Examen d'histoire de la réalité humaine : MOYEN +


    Nous lui conseillons à présent de réfléchir à son avenir selon ses résultats obtenus à ces examens. Le juré des métiers, constitué des directrices des rêves et de la jeunesse, ainsi que de moi-même, la convoquera lorsque nous penserons qu'elle sera prête. Jusque là, nous lui conseillons de trouver un endroit à son aise dans son imagination, ou de rejoindre la Clairière du Pommier où elle pourra être avertit plus rapidement de sa convocation.


    Toutes mes salutations, cordialement,

    Mr Roberts, bras droit du Rêveur.

     

    CHAPITRE PREMIER(2): Les Sorbles


     

          Mr Roberts jeta à peine un regard à la lettre pour se focaliser sur Lucie qui avait retrouvé son assurance. Il toussota pour reprendre.       "Je me souviens de toutes les lettres que j'envoie mademoiselle, mais ça suffira pour mes collègues je suppose", dit il tout en laissant tomber la feuille sur le bureau de la directrice de la jeunesse. "Maintenant, en quoi pensez-vous être douée ?"
         Mme Minal prit la feuille lilas d'un geste vif tandis que l'assistant réprimait un juron en voyant son paquet de feuilles diminués pour aller dans les mains des directrices. Il affichait une envie de violence sur la blonde qui lui lançait toujours le même rictus. Et l'encre qui venait de s'arrêter, recommença à s'étirer sur de nouvelles feuilles pour recopier les notes de Lucie.
          "Je pense que je suis assez bonne dans la relation avec les humains, grâce à mon niveau en divination je pourrai savoir ce qu'ils souhaitent pour leurs rêves et je suis très imaginative aussi", répondit Lucie, tout en regardant Mme Minal se disputait avec l'assistant.
         "Je vois … Vous souhaitez donc être … ?" continua Mr Roberts en reprenant l'attention de Lucie.
         "Je veux écrire et préparer les rêves d'humains pour les accomplir ensuite."

         Mr Roberts regarda ses collègues, qui avaient soudains arrêtés de se chamailler entre eux. Ils semblaient décontenancés par son choix. Les réactions des directrices troubla Lucie. La directrice des rêves s'était soudain levé, révolté, et descendait sa jupe d'une main, les sourcils froncés. La directrice de la jeunesse, elle, avait abandonné son rictus et se triturait les cheveux pour ne pas avoir à la regarder. L'assistant, pendant ce temps récupérait ses feuilles, sans se rendre compte de ce qui se passait dans la salle étroite. Le seul qui était resté dans son état normal était bien évidemment Mr Roberts, qui leva les yeux au ciel en voyant ces réactions et décida que c'était à lui qu'incombait la tâche de parler, mais alors qu'il ouvrait la bouche, Lucie se mit à débiter un flot de paroles à une vitesse impressionnante.

         "Je ne pensais pas que c'était si bizarre. Les Perbals sont fait pour ça non ? J'ai étudié leur histoire pourtant, j'ai même eu la note maximum. Regardez ma note ! Et il est bien marqué que leur travail consiste à produire les rêves des humains lorsqu'ils dorment. Ça aide les humains les rêves, vous savez ? Ça les soulage de rêver, c'est dans ces moments qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent et on est là pour ça. Pas parce que nous sommes leurs esclaves, non, mais car nous aimons cette joie que nous leur procurons, ou cet peur pour certains..."

         "Stop", l'interrompit l'assistant d'une voix calme, se rendant enfin compte de la situation.

        Ils avaient tous retrouvé leur place respective et semblaient ne pas comprendre ce que disait Lucie. La blonde se mit à rire nerveusement face à son monologue et l'assistant lui jeta un regard noir, il semblait pris de pitié pour la jeune fille assise devant eux.

         "Bon, Lucie, jusqu'ici tu étais une Pergis – une enfant se trouvant encore dans la période scolaire -, mais à la fin de ton année scolaire tu as décidé que tu voudrais être une Perbal, et je suis surpris que tu es eu une si bonne note à ton examen sur l'histoire des Perbals si tu ne sais même pas à quoi ils servent …"

         Lucie gigota sur son siège, en essayant de ne pas laisser apparaître sa surprise face à ce que disait Mr Roberts.

         "… ils servent à ce que tu viens de nous énoncer, en effet, et seulement à ça. Il ne décide pas de ce qu'ils vont faire dans les rêves de leurs humains, ils n'écrivent rien. Que tu veuilles écrire les rêves relève d'un autre type de Sorbles, tu connais sûrement toutes les familles de Sorbles ?"

        Elle ne répondit pas, bouche bée. Elle bougea ses lèvres de manière désespérées, mais le bras droit du Rêveur reprit son laïus.

         Il y a donc les Pergis tout d'abord, tout le monde commence par être Pergis, comme tu le sais, tu en es une. Ensuite s'ouvre de nouvelles voix, et quatre familles différentes, les Perbals servent à recréer les rêves, il faut se déplacer rapidement, et savoir disparaître aisément, tout en ayant une magie mentale évoluée pour créer les plus beaux rêves. Ensuite, nous avons les Perkos, nous, ( Il fit un geste pour désigner ses trois collègues et lui-même. ) nous servons à faire régner l'ordre, on est l'autorité et la justice. Nous prenons les décisions, il faut donc avoir beaucoup de connaissances et de maturités pour pouvoir entrer dans cette famille. La troisième famille sont les Perdur, ils sont tous ce que tu as vu jusqu'à présent je suppose, il existe un nombre de métier divers et innombrables dans cette catégorie, tu peux être vendeuse de beignets comme médecin, c'est tout ce qui ne touche pas les rêves et les décisions. Ils servent à notre communauté. Et pour finir ..."

         "Il y a le Perfim, il écrit les rêves … Il n'en existe qu'un seul. C'est le Rêveur", finit Mme Dupuit à sa place.

        Lucie ne comprenait pas. On ne lui avait jamais dit ça ! Ses parents ne le lui avait jamais dit, et dans ses cours d'histoire des Perbals on ne lui avait jamais révélé qu'il n'y avait qu'une personne qui écrivait les rêves. Elle savait que des personnes s'en occupaient et qui n'étaient pas ceux qui les exécutaient mais elle s'était dit que s'il n'était pas possible de faire les deux elle choisirai de les écrire... Mais si il n'y a que le Rêveur qui le fait, elle ne pourra jamais… Elle devra obéir aux ordres du Rêveur qui rira d'elle s'il apprend qu'elle avait un jour voulu être à sa place. Avalant sa salive, elle remarqua que c'était le seul moment où elle tenait l'attention de tout le juré depuis qu'elle était apparue dans la pièce. Elle décida de ne pas fléchir.

         "Je veux donc être une Perfim."

    Elle dit ça d'une trait, et regarda les visages tour à tour. L'assistant semblait agacé qu'elle ne comprenne pas et était à deux doigts de se lever pour la secouer, mais il se contrôlait en essayant de se concentrer une nouvelle fois sur la fenêtre. Mme Minal décida de rire, comme si Lucie avait dit la meilleure blague qu'elle n'eut jamais entendue. Et à droite, Mr Roberts et Mme Dupuit, la regardaient, tout les deux impassibles.

        "Votre deuxième vœux ensuite ? Il nous en faut au moins deux, mais pour votre cas on vous en conseille trois", repris Mr Roberts d'une voix tout aussi impassible.

         Mme Minal arrêta de rire et c'est elle qui se leva cette fois-ci.

        "Nous avons nos mots à dire Mr Le-Bras-Droit-Du-Rêveur ! Vous n'êtes pas le juré à vous seul, à ce que je sache", s'écria-t-elle au bord de la fureur.

        Celui-ci, la regarda, visiblement offensé par cette intrusion. Son visage laissait paraître pourtant un amusement, que personne d'autre que Lucie ne remarqua.

         "Non, vous le savez en effet, je ne suis pas le juré , répliqua-t-il sèchement.  "Mais comme vous me le faites si bien remarqué, je suis très proche du Rêveur, je sais ce qu'il veut, et cette famille n'a jamais été interdite. Il fallait juste un peu de culot pour le demander."

         Il avait appuyé sur le culot et Lucie le surprit à lui faire un clin d’œil alors qu'il finissait de parler. Elle se sentit soudain très fière d'elle. Si elle réussissait ça serait à elle que tout le monde demanderait des informations. Elle serait même peut-être … La Rêveuse !

         Alors que Lucie restait dans ses pensées, Mme Minal s'était rassise en pestant dans sa barbe, et ce fut elle qui posa la dernière question, apparemment impatiente d'en finir avec elle.

         "Bon, Mlle Barol, veuillez dire vos autres vœux maintenant, et nous en aurons fini avec vous."

         "Ah oui, désolée. Mon second choix est donc d'être Perbal dans la spécification rêve, et mon troisième est d'être Perdur en tant que doctoresse."

         "Parfait , on vous recontactera", marmonna Mme Minal.

         Lucie n'eut que le temps de la voir mâchonner une nouvelle fois son stylo qu'elle n'utilisait pas, pendant que son encre, tout aussi énervée qu'elle, se dépêchait de tout mettre sur papier. Et un clignement de yeux après, elle se trouvait devant un immense manoir, où de la fumée s'échappait vers le soleil qui s'était levé.


    Lecture plus agrable :
     

    CHAPITRE PREMIER(1): Les Sorbles


     
     
         Une plaine verdoyante se répandait de long en large sans que l'on puisse en voir le bout, des coquelicots apparaissaient à certains endroits et un pommier se dressait, solitaire, près d'une source d'eau étonnamment claire. Une fille se trouvait là, assise, elle trempait ses pieds dans la source, les remuant pour regarder les poissons la contourner avec fluidité. Elle était d'une beauté naissante, qui peinait encore à se voir. Sous ses cheveux châtains, on pouvait apercevoir des yeux verts-dorées qu'on lui jalousait et un visage rayonnant, malheureusement obscurcit ce jour-ci par sa mine désastreuse. Car bien que le décor était totalement calme et apaisant, elle semblait tracassée, jetant des coups d’œils de tout côté, de peur que quelque chose apparaisse au milieu des herbes. Ce moment se prolongea quelques minutes, jusqu'à ce que ses préoccupations se révèlent fondées et qu'un oiseau vienne rompre le décor. Loin d'être un colibri ou un rouge-gorge, un aigle déploya ses ailes pour se poser sur l'épaule de la jeune fille. A deux doigts de sauter de joie, elle le prit sur ses genoux et lui sourit.
          "Raldo ! Tu as enfin quelque chose pour moi ?"
          L'aigle glatit de toute part, dans une quasi danse, il se mit à sauter autour de la fillette. Elle le regardait déconcertée et ne semblait pas le comprendre, mais pourtant quand il eut fini de gesticuler autour du pommier, elle lui sourit et bondit sur ses pieds.
         "C'est parfait, je mets des chaussures et j'y vais !" cria-t-elle à l'oiseau avant qu'il ne disparaisse comme il était venu.
          Elle regarda ensuite ses pieds nus sur lesquelles, une seconde après apparurent des ballerines kaki qui juraient avec sa robe bleutée. Aussitôt un *plop* retentit, et en relevant la tête elle découvrit à la place du pommier et des verdures alentour une pièce rectangulaire. Elle était petite et sombre, et avait pour seul mobilier 4 bureaux serraient les uns contre les autres. Derrière celui de gauche se trouvait un homme à la mine sévère, mais qui ne se préoccupait que de la seule fenêtre de la salle, il avait des cheveux noirs en bataille qui accentués son autorité. La jeune fille pensa de suite que c'était lui le Rêveur, le chef, mais alors que cette pensée lui traversait l'esprit, la dame à la droite de l'homme toussa.
          "Lui ? Ce n'est rien d'autre qu'un assistant, et vous ne trouverez en nous aucun Rêveur", répondit elle à ses pensées.
          "Je... Je pensais que c'était à mon tour d'aller faire ma mission..." bredouilla la fille, sursautant de surprise.

         Elle remua tout en regardant la pulpeuse blonde qui lui avait parlé. Celle-ci mâchouillait un crayon avec un rictus aux lèvres qui lui donnait le visage d'une sorcière aigrie. Au bout de quelques secondes, elle enleva enfin son crayon de sa bouche et s’apprêtait à répliquer une nouvelle fois, mais fût arrêtée dans son élan par la deuxième femme qui se trouvait tout à droite de la pièce. Tout le contraire de la blonde, elle semblait sérieuse et énervée des dérives de sa collègue. Aucun sourire ne vint entacher cette impression lorsqu'elle parla à haute voix.

         "Aujourd'hui , 20 novembre, à 15 heures 34, nous vous avons convoquée, mademoiselle Lucie Barol, pour vous confier votre première tâche, mais …"

         "V... Vouiii ! Enfin, vous savez, j’attends ça depuis tellement longtemps, toutes mes amies sont déjà actives dans notre société, et moi je suis là, à attendre toute la nuit, que les gens reviennent tout me raconter de leur nuit. Mais bien sûr, tout est top secret, bien sûr, une Pergis ne doit pas savoir …."

         Un toussotement retentit dans la salle. Lucie rougit aussitôt et se mit les mains sur les joues, dans un espoir de cacher le teint rougeâtre qui progressait de plus en plus sur son visage.

          "Je … Pardonnez moi."

          "Mmm... Où en étais-je ? reprit la femme tout en lui jetant un regard pleins de reproches. Donc je vais nous présenter déjà, voici James Gardos, notre assistant, Jess Minal, la directrice de la jeunesse, George Roberts, bras droit du Rêveur et moi-même Alice Dupuit, la directrice des rêves. Avant de commencer votre première tâche, nous avons besoin de vous poser quelques questions. Tout d'abord, quand êtes vous sortis de l'école Maroulda ?"

         Lucie se tortilla un peu et d'un hochement de tête Alice Dupuit lui fit apparaître un fauteuil. Elle s'y affala, au bord de l’évanouissement. Alors ce n'était que ça ? Des questions ? Elle se tortilla encore un peu, en regardant le bras droit du Rêveur. Il semblait absorbé par ce qu'elle allait dire, ce qui l'a rendit encore plus stressée.

          "Je suis sortie de Maroulda il y a 7 mois", bredouilla-t-elle, dans un quasi murmure.

         Un silence s'installa, l'encre s'étalait sur les feuilles des directrices en réaction aux paroles de Lucie sans qu'aucunes des personnes n'y soient pour quelque chose. George Roberts la regardait encore fixement, et il était maintenant le seul à ne pas regarder l'encre s'avançait sur leurs feuilles. Même l'assistant s'était décidé à baisser la tête, l'air las de toutes ces paperasses. Mr Roberts décida alors de continuer l'interrogatoire à son aise, tandis que Lucie reprenait son souffle.

         "Je vais vous demander vos notes reçues, ce en quoi vous semblez le plus douée et de nous dire ce que vous souhaitez faire quand vous serez devenue une Perbal", dit-il d'une voix forte, qui fit sursauté Lucie sur son fauteuil.

         "Je … J'ai mon bulletin sur moi, ça serait sûrement plus … plus simple."

         Elle se força de montrer un sourire et sortit de façon maladroite une feuille se trouvant dans un état déplorable. Elle était d'une teinte lilas, et il y était écrit en bleu sombre ce qu'elle avait obtenu dans sa douzième et dernière année de cour. Elle la leur tendit d'une main mal assurée, en manquant de la faire tomber lorsqu'elle la déposa dans la main de Mr Roberts, qui semblait à présent le seul intéressé par la jeune fille. Il la regarda fixement sans exprimer une once de surprise ou de contentement. On pouvait lire ce qui avait pourtant réjouis les parents de Lucie :


    Cher Mr et Mme Barol,


    Voici les résultats des examens de dernière année de votre enfant, Lucie Barol, dans les 10 cours qu'elle a décidés de suivre cette année.

    Veuillez prendre compte de du système de notes allant de MAXIMAL+ à MINIMAL- :

    MAXIMAL+ ; MAXIMAL ; MOYEN+ ; MOYEN ; MOYEN- ; MINIMAL ; MINIMAL-



    Examen de déplacement : MAXIMAL

    Examen de disparition : MOYEN +

    Examen de transformation : MOYEN-

    Examen de divination : MAXIMAL+

    Examen sur les humains : MAXIMAL+

    Examen sur les humains avancés : MOYEN +

    Examen sur les rêves : MOYEN -

    Examen sur les cauchemars : MINIMAL

    Examen d'histoire des Perbals : MAXIMUM +

    Examen d'histoire de la réalité humaine :MOYEN +


    Nous lui conseillons à présent de réfléchir à son avenir selon ses résultats obtenus à ces examens. Le juré des métiers, constitué des directrices des rêves et de la jeunesse, ainsi que de moi-même, la convoquera lorsque nous penserons qu'elle sera prête. Jusque là, nous lui conseillons de trouver un endroit à son aise dans son imagination, ou de rejoindre la Clairière du Pommier où elle pourra être avertit plus rapidement de sa convocation.


    Toutes mes salutations, cordialement,

    Mr Roberts, bras droit du Rêveur.



     

    CHAPITRE PREMIER(2): Les Sorbles


     
     

         Mr Roberts jeta à peine un regard à la lettre pour se focaliser sur Lucie qui avait retrouvé son assurance. Il toussota pour reprendre. 

         "Je me souviens de toutes les lettres que j'envoie mademoiselle, mais ça suffira pour mes collègues je suppose", dit il tout en laissant tomber la feuille sur le bureau de la directrice de la jeunesse. "Maintenant, en quoi pensez-vous être douée ?"
         Mme Minal prit la feuille lilas d'un geste vif tandis que l'assistant réprimait un juron en voyant son paquet de feuilles diminués pour aller dans les mains des directrices. Il affichait une envie de violence sur la blonde qui lui lançait toujours le même rictus. Et l'encre qui venait de s'arrêter, recommença à s'étirer sur de nouvelles feuilles pour recopier les notes de Lucie.
          "Je pense que je suis assez bonne dans la relation avec les humains, grâce à mon niveau en divination je pourrai savoir ce qu'ils souhaitent pour leurs rêves et je suis très imaginative aussi", répondit Lucie, tout en regardant Mme Minal se disputait avec l'assistant.
         "Je vois … Vous souhaitez donc être … ?" continua Mr Roberts en reprenant l'attention de Lucie.
         "Je veux écrire et préparer les rêves d'humains pour les accomplir ensuite."

         Mr Roberts regarda ses collègues, qui avaient soudains arrêtés de se chamailler entre eux. Ils semblaient décontenancés par son choix. Les réactions des directrices troubla Lucie. La directrice des rêves s'était soudain levé, révolté, et descendait sa jupe d'une main, les sourcils froncés. La directrice de la jeunesse, elle, avait abandonné son rictus et se triturait les cheveux pour ne pas avoir à la regarder. L'assistant, pendant ce temps récupérait ses feuilles, sans se rendre compte de ce qui se passait dans la salle étroite. Le seul qui était resté dans son état normal était bien évidemment Mr Roberts, qui leva les yeux au ciel en voyant ces réactions et décida que c'était à lui qu'incombait la tâche de parler, mais alors qu'il ouvrait la bouche, Lucie se mit à débiter un flot de paroles à une vitesse impressionnante.

         "Je ne pensais pas que c'était si bizarre. Les Perbals sont fait pour ça non ? J'ai étudié leur histoire pourtant, j'ai même eu la note maximum. Regardez ma note ! Et il est bien marqué que leur travail consiste à produire les rêves des humains lorsqu'ils dorment. Ça aide les humains les rêves, vous savez ? Ça les soulage de rêver, c'est dans ces moments qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent et on est là pour ça. Pas parce que nous sommes leurs esclaves, non, mais car nous aimons cette joie que nous leur procurons, ou cet peur pour certains..."

         "Stop", l'interrompit l'assistant d'une voix calme, se rendant enfin compte de la situation.

        Ils avaient tous retrouvé leur place respective et semblaient ne pas comprendre ce que disait Lucie. La blonde se mit à rire nerveusement face à son monologue et l'assistant lui jeta un regard noir, il semblait pris de pitié pour la jeune fille assise devant eux.

         "Bon, Lucie, jusqu'ici tu étais une Pergis – une enfant se trouvant encore dans la période scolaire -, mais à la fin de ton année scolaire tu as décidé que tu voudrais être une Perbal, et je suis surpris que tu es eu une si bonne note à ton examen sur l'histoire des Perbals si tu ne sais même pas à quoi ils servent …"

         Lucie gigota sur son siège, en essayant de ne pas laisser apparaître sa surprise face à ce que disait Mr Roberts.

         "… ils servent à ce que tu viens de nous énoncer, en effet, et seulement à ça. Il ne décide pas de ce qu'ils vont faire dans les rêves de leurs humains, ils n'écrivent rien. Que tu veuilles écrire les rêves relève d'un autre type de Sorbles, tu connais sûrement toutes les familles de Sorbles ?"

        Elle ne répondit pas, bouche bée. Elle bougea ses lèvres de manière désespérées, mais le bras droit du Rêveur reprit son laïus.

         Il y a donc les Pergis tout d'abord, tout le monde commence par être Pergis, comme tu le sais, tu en es une. Ensuite s'ouvre de nouvelles voix, et quatre familles différentes, les Perbals servent à recréer les rêves, il faut se déplacer rapidement, et savoir disparaître aisément, tout en ayant une magie mentale évoluée pour créer les plus beaux rêves. Ensuite, nous avons les Perkos, nous, ( Il fit un geste pour désigner ses trois collègues et lui-même. ) nous servons à faire régner l'ordre, on est l'autorité et la justice. Nous prenons les décisions, il faut donc avoir beaucoup de connaissances et de maturités pour pouvoir entrer dans cette famille. La troisième famille sont les Perdur, ils sont tous ce que tu as vu jusqu'à présent je suppose, il existe un nombre de métier divers et innombrables dans cette catégorie, tu peux être vendeuse de beignets comme médecin, c'est tout ce qui ne touche pas les rêves et les décisions. Ils servent à notre communauté. Et pour finir ..."

         "Il y a le Perfim, il écrit les rêves … Il n'en existe qu'un seul. C'est le Rêveur", finit Mme Dupuit à sa place.

        Lucie ne comprenait pas. On ne lui avait jamais dit ça ! Ses parents ne le lui avait jamais dit, et dans ses cours d'histoire des Perbals on ne lui avait jamais révélé qu'il n'y avait qu'une personne qui écrivait les rêves. Elle savait que des personnes s'en occupaient et qui n'étaient pas ceux qui les exécutaient mais elle s'était dit que s'il n'était pas possible de faire les deux elle choisirai de les écrire... Mais si il n'y a que le Rêveur qui le fait, elle ne pourra jamais… Elle devra obéir aux ordres du Rêveur qui rira d'elle s'il apprend qu'elle avait un jour voulu être à sa place. Avalant sa salive, elle remarqua que c'était le seul moment où elle tenait l'attention de tout le juré depuis qu'elle était apparue dans la pièce. Elle décida de ne pas fléchir.

         "Je veux donc être une Perfim."

    Elle dit ça d'une trait, et regarda les visages tour à tour. L'assistant semblait agacé qu'elle ne comprenne pas et était à deux doigts de se lever pour la secouer, mais il se contrôlait en essayant de se concentrer une nouvelle fois sur la fenêtre. Mme Minal décida de rire, comme si Lucie avait dit la meilleure blague qu'elle n'eut jamais entendue. Et à droite, Mr Roberts et Mme Dupuit, la regardaient, tout les deux impassibles.

        "Votre deuxième vœux ensuite ? Il nous en faut au moins deux, mais pour votre cas on vous en conseille trois", repris Mr Roberts d'une voix tout aussi impassible.

         Mme Minal arrêta de rire et c'est elle qui se leva cette fois-ci.

        "Nous avons nos mots à dire Mr Le-Bras-Droit-Du-Rêveur ! Vous n'êtes pas le juré à vous seul, à ce que je sache", s'écria-t-elle au bord de la fureur.

        Celui-ci, la regarda, visiblement offensé par cette intrusion. Son visage laissait paraître pourtant un amusement, que personne d'autre que Lucie ne remarqua.

         "Non, vous le savez en effet, je ne suis pas le juré , répliqua-t-il sèchement.  "Mais comme vous me le faites si bien remarqué, je suis très proche du Rêveur, je sais ce qu'il veut, et cette famille n'a jamais été interdite. Il fallait juste un peu de culot pour le demander."

         Il avait appuyé sur le culot et Lucie le surprit à lui faire un clin d’œil alors qu'il finissait de parler. Elle se sentit soudain très fière d'elle. Si elle réussissait ça serait à elle que tout le monde demanderait des informations. Elle serait même peut-être … La Rêveuse !

         Alors que Lucie restait dans ses pensées, Mme Minal s'était rassise en pestant dans sa barbe, et ce fut elle qui posa la dernière question, apparemment impatiente d'en finir avec elle.

         "Bon, Mlle Barol, veuillez dire vos autres vœux maintenant, et nous en aurons fini avec vous."

         "Ah oui, désolée. Mon second choix est donc d'être Perbal dans la spécification rêve, et mon troisième est d'être Perdur en tant que doctoresse."

         "Parfait , on vous recontactera", marmonna Mme Minal.

         Lucie n'eut que le temps de la voir mâchonner une nouvelle fois son stylo qu'elle n'utilisait pas, pendant que son encre, tout aussi énervée qu'elle, se dépêchait de tout mettre sur papier. Et un clignement de yeux après, elle se trouvait devant un immense manoir, où de la fumée s'échappait vers le soleil qui s'était levé.


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    (Oui je sais le design est simplet, mais ça me correspond comme ça ;))

     

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