SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

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    Eowine
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    Date de création :
    le 05/04/2016 à 10:08

    Présentation
    Modifié le 05/04/2016

    Petite recontextualisation de la chose vite fait : Après avoir galéré à rentrer dans le manoir de Dracula après que ce dernier ai enlevé Tartiflette (ou Elisabeth, je sais plus), s'être débarassé du majordome insectovore et avoir fabriqué une clef en forme de bougeoir, on arrive enfin dans la chambre du monsieur. Malheureusement il est déjà partit avec Tartiflette en Egypte pour... En Egypte, mais on a quand même la petite récompense de lire le journal-de-la-mort-qui-tue-qui-s'ouvre-qu'avec-du-sang-frais-sinon-c'est-pas-drôle de Vlad.Petite recontextualisation de la chose vite fait : Après avoir galéré à rentrer dans le manoir de Dracula après que ce dernier ai enlevé Tartiflette (ou Elisabeth, je sais plus), s'être débarassé du majordome insectovore et avoir fabriqué une clef en forme de bougeoir, on arrive enfin dans la chambre du monsieur. Malheureusement il est déjà partit avec Tartiflette en Egypte pour... En Egypte, mais on a quand même la petite récompense de lire le journal-de-la-mort-qui-tue-qui-s'ouvre-qu'avec-du-sang-frais-sinon-c'est-pas-drôle de Vlad.

    Texte tiré de Dracula Origin, sortit en 2008.

     


    Le jeu étant déconseillé aux moins de 12 ans, ce texte aussi (voilà voilà)


     

    Été de l'An de grâce 1477
    Je ne peux plus mourir. Désormais, j’en suis certain. Les coups les plus forts me heurtent à peine, j’éprouve presque du plaisir à sentir cette douleur, réminiscence de ma gloire passée. Ce matin, un chevalier frère d’arme d’Ivan, mais qui était absent lors du banquet, s’est présenté au château. Il avait entendu par la bouche de marauds le récit des évènements ayant eu lieu ce soir-là. Il me défia au dehors, mais je l’engageai à entrer car la lumière du soleil était aveuglante et la chaleur me brulait les mains. Il déclara vouloir me faire justice, au nom de l’honneur et au nom de l'honneur et au nom de Dieu. Il m’appela démon lui aussi… Je le toisais, misérable vermine dans son armure lustrée. Je sentais son cœur battre à tout rompre, le crispement de sa main sur son épée.

    Il me força à prendre une arme, mais je lui dis que j’avais pour habitude de corriger les pourceaux à mains nues. Son premier coup porté me sembla d’une lenteur et d’une mollesse inouïes. Cet homme devait peser deux cent livres et c’est à peine si ma main recula lorsque j’arrêtai son épée. Il me frappa encore et encore, alors qu’en moi montait une indescriptible euphorie et que je me surpris à hurler de rire sous ses coups. Puis la faim vint, comme elle était déjà venue. Je me ruai sur lui comme le loup sur le bétail et le broyai entre mes mains. Son cœur battait encore quand je m’enivrais de son sang. C’était meilleur, oui, bien meilleur…

    Décembre de l’An 1477
    Mais que suis-je devenu ? Un effroi infini m’assaille alors que j’écris ces mots. Tout est sombre autour de moi, tout est froid. Je suis seul, infiniment seul. Je pleure des heures durant. L’alcool que j’ai ingurgité par tonneaux n’a plus aucun effet sur moi. Mon esprit ! Rongé par ce souvenir que je n’arrive pas à chasser. Cette image d’elle que je voulais bannir et qui me hante à chaque instant. La malédiction est là ! Elle va faire de moi ce que j’ai rêvé d’être dans mes moments de colère !

    Seules les créatures de la nuit écoutent mes hurlements et peuvent témoigner de ma terreur. Je vais bientôt sombrer dans la démence et serai l’instrument du démon qui est en moi : le démon qui se refuse à mon regard quand je le cherche dans le miroir, le démon qui m’embrase à la lueur du jour et qui me pousse à me blottir sous la terre, dans le noir.

    Je ne suis plus humain, je le sens. La faim me vient quand je pense à mes anciens congénères. Et je ne peux résister à l’ivresse de l’assouvissement de cette faim, ainsi qu’à me complaire dans son horreur. Je dois écrire, coucher sur ces pages mon histoire afin que la folie ne puisse pas faire disparaitre qui je suis, qui j’étais… C’est moi qui ai conquis cette terre. De tous les guerriers, j’étais le plus féroce et le plus redouté.
    Je remportais des victoires impossibles et décisives, menant à la mort des centaines de mes camarades.
    A la seule mention de mon nom, mes ennemis tremblaient. A la vue de ma bannière, ils fuyaient.
    Cette terre païenne fut conquise au nom de Dieu, mais d’une façon qui n’avait rien à voir avec les préceptes saints. Des villages entiers brûlés. Des routes bordées par les cadavres pendant des gibets. Les centaines de pals dressés, dégoulinant de sang comme du vin d’un pressoir. Enfants, femmes, vieillards, autant d’agneaux sacrifiés dans ces guerres de terreur. Partout, l’odeur fétide des charognes en décompositions se mélangeant à celle, nauséeuse, de la chair humaine grillée. Des corps disloqués, broyés, boursouflés et mangés par les vers. Et tout ce sang… La victoire en ces terres revint à celui qui se montra le plus déterminé dans l’ignoble et l’atroce, celui qui parvint à faire naitre le premier une terreur surnaturelle chez son ennemi, quel qu’en fut le prix. Et ce fut moi.
    Alors vint la paix. Mais certains hommes ne sont pas faits pour la paix. Je fis venir et logeai dans mon château, les chevaliers qui avaient combattu à mes côtés, ainsi que leurs familles. Dans cette terre dévastée, c’était la seule demeure digne pour les fiers combattants et les nobles dames.

    C’est alors que je la vis : Irina. Fille d’un camarade parmi mes aînés, mort sur le champ de bataille. Elle était tout. Je ne voyais qu’elle. Elle inondait le château d’une manière et d’une chaleur féérique. Chacun de ses pas était une danse, sa voix, le murmure de l’âme. Sa beauté transformait le monde, transformais les gens. Elle était à la fois le bonheur ultime et la souffrance la plus destructrice alors que je devais me tenir à côté d’elle sans pouvoir l’enlacer, l’embrasser et la faire mienne.
    Je commençai alors ma cour, poussé par un amour sincère et total. Mais des voix vinrent à elles. Des voix qui racontaient la guerre et les batailles. Qui racontaient les villages incendiés par plaisir. Les tortures abominables pratiquées sur mon ordre. Qui racontaient les innocents décapités par centaines sur un mouvement de colère. Qui racontaient surtout mes rires cruels dans ce bain de sang. Et quels qu’étaient mes efforts pour lui faire part de ma flamme, j’étais accueilli par une froideur emprunte de dégoût. Au plus je voulais lui montrer la lumière de l’amour au fond de mes yeux, au plus elle y voyait la noirceur de la mort.

    Et puis il arriva, beau et étincelant. Avec son bel écu, artéfact de légende. Mon jeune cousin Ivan, nous rejoignant après la bataille et faisant tourner la tête des dames à chacun de ses pas. Généreux et affable, il resplendissait dans la paix, comme j’avais pu le faire jadis dans la guerre. Ils ne se quittaient plus.
    Il lui tenait le bras, elle l’appelait « monseigneur ». Il vantait Dieu et elle buvait ses paroles. Mais n’avais-je pas servi Dieu, moi aussi ? N’avais-je pas risqué mille fois la mort pour Son éternelle gloire ? Et c’est à ce pantin que Dieu donnait le droit de charmer mon aimée, mon unique, en son nom ?
    Alors je reniai Dieu et sa sainte hypocrisie. Dans ces terres autrefois païennes subsistaient des rites auquel je m’initiais en secret. Je reniai Dieu du plus profond de mon âme et jurai de combattre ses défenseurs avec dix fois plus de vigueur que jadis ses ennemis.

    La soif de vengeance montait en moi, je me sentais devenir bête. Les habitants du château me regardaient avec un peur croissante, mon humeur massacrante y était pour beaucoup. Je commençais à faire fouetter les servants maladroits ou qui tardais à exécuter mes ordres. Mes frères d’armes se détournaient de moi. Puis vint l’annonce du mariage qui me précipita dans l’abîme.
    Ivan et Irina annoncèrent leurs fiançailles, tenues la veille en secret, et leur noce prochaine. Toutes les personnes présentes applaudirent la nouvelle et je sentis glisser sur moi les regards moqueurs et condescendants, lot inévitable de l’amoureux éconduit.
    Dès lors, devant mes yeux tomba le voile rouge de la colère et du sang. Je parvins néanmoins à contenir mon désespoir et ma fureur et invitai toute la cour à un grand banquet donné le lendemain, en l’honneur des futurs mariés. Je me retirai alors, et durant tous les préparatifs, je me tordais de douleur et de haine, seul dans ma chambre à cultiver ma fureur.
    Le soir venu, en l’absence d’Irina partie revêtir une robe que je lui avais précédemment offerte, je portai un toast à la table de banquet, ayant pris soin d’ordonner aux serviteurs de quitter la pièce et de n’y laisser que les convives de noble lignée. Alors que chevaliers et dames portèrent, tout sans exception, la coupe aux lèvres, je commençais un discours sur l’hypocrisie de leur prétendu Dieu et de leurs semblables vilénies.

    Comment osaient-ils se rendre en prière, alors que le vin qu’ils buvaient provenait de terres souillées par le sang d’innocents massacrés au nom de Dieu. Comment osaient-ils rire de moi, moi le seigneur de ce château, moi qui les nourrissait et qui leurs avait gagné dans la douleur une existence de nanti ? Nul ne répondit.
    La drogue que j’avais obtenue auprès d’une sorcière locale et que j’avais faite verser dans les coupes les avaient paralysés, bien qu’ils pussent parfaitement voir et entendre. Seul mon verre et celui d’Ivan avaient été épargnés.
    Celui-ci se leva d’un bond et exigea ma repentance. Je hurlais de rire au nez de ce pitre, lui vociférant la haine que j’éprouvais après qu’il m’avait volé mon amour. Mes émotions contenues si longtemps et si durement explosèrent alors. Je bondissais à travers la pièce et me jetai comme une bête sauvage sur mon rival. Mes mains enserrèrent son cou, mais sa fougue et la force de sa foi commençaient à me faire lâcher prise. C’est alors que je scellai mon pacte démoniaque dans le sang.

    De toute la force de mon déni pour Dieu et ses enfants, je lançai mes mâchoires à l’assaut du cou de mon adversaire. Je plongeai mes canines profondément dans sa chair et me gavai du liquide vital, comme le prédateur se nourrit de sa proie. Une ivresse contre-nature m’envahit, alors que l’étreinte sur mes bras se desserrait. Je ne parvenais pas à me détacher de cette fontaine rougeoyante à laquelle je m’abreuvais.

    Puis lorsque la source se tarit, je me séparai de cette carcasse blême et me dressai, le visage souillé de traînées écarlates : je me tournai, euphorique, vers mes autre convives, raides et fiévreux. M’assaillirent alors ces visions de pals, de gibets et décapitations. Me munissant d’une épée posée contre ma chaise, je sautai sur la table et commençai une danse de mort, où chacune de mes virevoltes était saluée par une fontaine de sang sortant des cous que mon épée libérait de leurs têtes, désormais superflues.

    Sans doute attirée par mes hurlements de rire, Irina entra dans la pièce et contempla la scène. J’essayais de lui expliquer que mon infini amour pour elle était la source de tout cela, et que cette spectaculaire et inimaginable horreur en était la preuve. Elle ne se résolut pas à m’entendre et s’enfuit en haut du donjon, alors que je la poursuivais en lui clamant mon amour.
    Alors que je la rejoignais sur le toit crénelé, à la faible lueur de la lune, elle hurla dans le vent toute la haine qu’elle éprouvait pour moi, qui ne pouvais répondre que par des mots d’amour. Alors que je m’approchais pour enfin obtenir ma récompense, elle se jeta dans le vide, dans les brumes qui masquent les falaises cernant le château.

    Je m’effondrai alors, partagé entre une incroyable force que je sentais grandir en moi, et la tristesse d’un gouffre noir et insondable où je tombais corps et biens, et qu’avec jalousie et haine, j’avais moi-même creusé…

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