Du moins, c'est cette image de la ville qui s'est répandue au travers de tout le continent de Faerûn. A Baldur's Gate, il fait bon vivre, les embruns de la mer des épées caressent la peau alors que des marchants du monde entiers se réunissent dans ses rues.
Pourtant, il semble que depuis quelques semaines, dans les rues de la basse ville, le chaos résonne à nouveau. L'on pourrait se dire qu'à l'approche de la fête du tricentenaire, c'est celle-ci qui bouillonne dans les esprits, partout dans Baldur's Gate. Mais si la haute ville s'y concentre, aménage les lieux pour les invités et prépare les événement, ailleurs l'ambiance est toute autre.
Des quais sud au quartier de Brampton, le plus pauvre de toute la ville, les esprits s'échauffent.
Les disparitions se multiplient, le comportement de certains devient de plus en plus erratique. Les cœurs battent plus vites, les mains tremblent, les mémoires et les esprits s’emmêlent. Certains disent voir des symboles étranges apparaitre sur  les murs ; pourtant personne n'en a réellement vu... En dehors des quelques fous prétendant avec persuasion qu'ils étaient là.  Des mères attrapent les manches des passants, non pas pour quelques piécettes, mais cherchant désespérément leurs fils, leurs fille, introuvables depuis le petit matin.

Mais entre les lèvres des ducs de la ville, une seule phrase résonne, au plus grand désarrois des habitants de la basse ville.

"Et alors ?
La fête doit avoir lieu."

Et alors, et alors, soufflent-ils alors que les mémoires doucement s'efface. Et cette mère, qui cherchait son fils, sa fille, que cherchait-elle, déjà ? Elle ne semble pas s'en souvenir, elle semble avoir oublié. Qui étaient ces jeunes hommes dont les visages dessinés à la craie sur des affiches étaient placardées dans les rues étroites de Brampton ?
Qu'importe, pas vrai ? Car le soir, les lanternes s'allument alors qu'on oublie tous ses soucis au son de la musique entrainante des bardes dansants au pied des bâtiments.
Concorde, discorde, où est la vérité ? Alors que monte l'ultra violence dans une ville qui se déchire sous l'alignement des astres de la lune.
Pourtant au premier soir de la fête, un magistrat de la haute ville disparait à son tour. Trop de monde le connait pour oublier sa disparition, et la tension monte au point d'en devenir irrespirable. La haute ville accuse la basse ville de l'avoir enlevé par pure vengeance, la basse ville accuse la haute ville de ne rien regarder, de ne rien voir.

Mais sous leurs pieds, dans la ville souterraine,
grouillent, grouillent les coléoptères,
dévorants, rampants, le bruit de leur pattes résonnant contre le pavé
de la cité oubliée.