SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

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    Manatsu
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    le 08/08/2014 à 19:26

    Présentation
    Modifié le 25/03/2015

    Oui, le titre ne veut rien dire...

    Hum donc! 

    Je suis pas très douée en écriture... mais je suis retombée sur pas mal d'histoires que j'avais écrite il y a déjà un bout de temps, et je me suis décidée à les finir... Et comme beaucoup de sailor le font, pourquoi pas les mettres sur sailor fuku? 

    Donc voilà The Daybreaker une histoire bien niaise et bien mal écrite (je n'ai pas changé le début donc fautes d'orthographes et fautes d'écritures se baladent un peu comme elles veulent ne faîtes pas attention u_u (Oui j'ai eu la flemme >.< )

    Dîtes-moi ce que vous en pensez et si ça vaut le coup que je continue :3

    Merci! 

     

     


     

    THE DAYBREAKER

     

    L’Habitude.

     

     

     

     

    Je marchais le long du trottoir, habituée à prendre toujours le même chemin.

    Portant mon sac sur mon dos, je traversais la route lentement, je prenais mon temps car je savais qu'arrivée à la maison, je n'aurais rien d'autre à faire que des révisions, guère encourageant, mais j'avais beaucoup de temps pour les faire.

    Je débutais ma seconde année au lycée, et déjà, après seulement un mois, l'ennuie me gagnais.

    C'était la même chose en seconde, en troisième, et en quatrième, puis en cinquième.....En fait, d'aussi loin que je m'en souvienne, je m'étais toujours ennuyée.

    Soufflant doucement dans mes cheveux, le vent me gratifiait d'un air pur que je respirais à plein poumons. Enfin, j'approchais de la maison. Ni trop grande, Ni trop petite, parfait pour ma sœur, moi et maman. Mon père ne rentrait qu'un week-end sur deux. Il était souvent très occupé par son travail et j'avais rarement l'occasion de lui parler. Il prenait peu de vacances et quand, un week-end sur deux, il rentrait; il était toujours très fatigué.

    Je m’étais rapidement habituée à cette absence.

    Ma mère, Valérie, quand à elle, rentrait tard le soir.

    Ma sœur, Judith, était plus âgée que moi d'un an seulement.

    Elle révisait tous les soirs et était très appliquée dans tout ce qu'elle entreprenait.

    Mes relations avec ma famille n'étaient pas des meilleurs, mais je m'en satisfaisais. On avait tendance à m'oublier trop facilement, et c’était très bien comme ça.

     

    Ma vie n'était guère passionnante, les seules amies que j'avais eu s'étaient lassés, ce que je comprenais parfaitement.

    J'ouvrais la porte, entrais et lança un bref bonjour à ma sœur qui, j'en avais l'habitude, ne me répondait pas.

    Je posais mon sac, fouillais dans le placard et y dénichais quelques biscuits.

    Puis, encore plus lentement, montais les escaliers pour rejoindre ma chambre. Une fois entrée, je m'assis sur mon bureau et sorti mon agenda de mon sac. Regardant vaguement ce qui y était inscrit, je sorti mon cahier de Maths et me mis à travailler. 

    Une petite heure après je descendais et préparais le repas de ce soir. Il ne fallait surtout pas compter sur ma sœur pour qu'elle prépare quoique ce soit. Alors, sans vraiment prêtée attention à ce que je faisais - j'avais l'habitude- je préparais mollement quelques lasagnes. Ma sœur descendit à l'heure de dîner, nous nous échangeâmes quelques mots puis nous mires à table.

    Si ma sœur était associable lorsqu'elle révisait, lorsqu'elle ne faisait rien elle était assez joviale. Elle me parut extrêmement contente ce jour là, elle me lança quelques trucs sur le fait qu'elle était bien préparée pour le contrôle de Jeudi; qu'elle avait encore eu la meilleur note de la classe en Maths, qu'elle attendait encore avec impatiente les résultats du dernier contrôle de Géographie...

    Je hochais vaguement la tête en mangeant. Elle finit la discussion par ce fameux garçon qui lui avait demandé de sortir avec elle.

    Puis, même si je savais qu'elle s'en contre-fichait, elle me demanda comment c'était passé la journée.

    Je lui répondis « très bien » en m'efforçant de sourire.

    La journée avait était ennuyeuse à mort. Pire que d'habitude, le cours d'histoire m'avait permis de récupérer mon manque de sommeil, le théorème de je-ne-sais-plus-qui m'avait fait repartir dans ma « transe » de somnolence permanent. Seule la sonnerie de fin de cours m'avait réveillé.

    J'avais des assez bonnes notes dans toutes les matières.

    En tout cas j’étais au dessus de la moyenne. Ce que j’estimais suffisant.

    Je mis les couverts dans le lave-vaisselle, ma sœur retourna réviser et je montais prendre une douche. 

    Ma misérable vie était un peu près constituée de ça.

    Le lendemain, je me levais plutôt tôt, pris mon petit-déjeuner, montais me laver les dents et descendais accompagnée de mon sac à l’instant préparé.

    Ma mère était levée à présent, nous nous échangeâmes un bref bonjour et je partis en direction du lycée.


     ***

     

    Arrivant bien plus tôt que les autres, je m’autorisais un moment de somnolence.

    Ma sœur n’était pas inscrite au même lycée que moi, allez savoir pourquoi, elle était au lycée voisin, le genre de lycée d’élite, hyper réputé.

    Tant mieux pour elle, c’est pas comme si je la plaignais. Moi j’ai préféré aller ici, il y a peu de monde, je déteste la foule.

    Plusieurs voitures commencèrent à se garer, plusieurs élèves arrivaient.

    Il commençait à y avoir du monde et je rouvris mes yeux.

    Je rentrais dans la cour et pris place sur un banc, attendant la sonnerie du début des cours. Elle ne tarda pas à retentir, aussitôt je me levais et rejoignis ma classe au plus vite. J’arrivais première et traçais jusqu’à ma place; si bien que je ne pus voir que le professeur parlait à quelqu’un.

    J’entendais certes quelques gloussements de filles lorsqu’elles entraient, mais ce ne fus qu’en entendant une fille s’exclamer : « Ouah ! Qu’il est mignon ! » Que je me décidais à lever les yeux, et le découvris.

    Je ne l’avais jamais vu auparavant, mais mon regard ne pus se détacher de son visage si fin et si beau…

    Il était grand et plutôt bien foutu, ses cheveux, brun aux reflets blonds, légèrement ondulé, d'une souplesse incomparable, lui descendaient jusqu'au épaule. Ses yeux noisette, protégés pas de fines paupières et de longs cils, reflétaient la lumière, l'absorbant sans la rendre. Sa bouche était merveilleusement bien dessinée, lèvres fines et bien définies, et les traits de son visage étaient extrêmement fins, beaucoup plus que les miens ou que n'importe qui d'autres.

    Lorsqu'il me regarda je ne pus m'empêcher d'être surprise et de détourner vivement le regard.

    Le professeur prit parole :

    « Nous accueillons aujourd'hui un nouvel élève, il vient d'Arles dans le sud de la France, aussi je vous demande de l’accueillir comme il se doit parmi nous. »

    Lorsqu'il se présenta, tout le monde se tue en entendant sa voix. Elle était mielleuse et mélodique, nous hypnotisa tous. Il s'appelait Nathan, il avait 17 ans, et nous remerciait de l’accueil.

    Sa dernière parole s'était close sur un merveilleux sourire éclatant.

    Pratiquement toutes les filles de la classe gloussèrent et rougirent .

    Le professeur reprit, en se raclant la gorge, et désigna la place à côté de moi. C'était la seule place libre, évidemment en début d'année il y avait eu Marine, une fille blonde et pipelette. Elle avait eu un élan de sociabilité envers moi, ce pour quoi je la remerciait, mais n'ayant fait aucun effort pour m’intégrer, elle se lassa et rejoignit très vite une autre place.

    C'est à ce moment que je regrettait de ne pas avoir été plus amical. J'aurais tout donné pour qu'il y ai quelqu'un à côté de moi en cet instant précis.

    Il s'assit et me salua avec l'un de ses éblouissants sourires.

    Je piquai un fard. L'heure passa vite, mais à aucun moment je ne pus m'assoupir, je sentais son regard sur moi, pourtant quand je jetais un coup d'oeil, il ne me regardait pas. Bref j'étais trop tendu pour somnoler.

    Etrangement, j'entendis la sonnerie bien plus clairement qu'à l'ordinaire. Je fourrais mes affaires dans mon sac et me précipitais vers la sortie, lorsqu'on me retint le bras. C'était lui, pitié non !

    Il était trop beau. Même moi, qui à l'ordinaire ne ressentais rien, ne pu m’empêcher de retenir un soupir.

    « Excuse-moi, me dit-il.(Mon cœur eut un raté) .Mais je ne sais pas où est le self ? « 

    Sa voix paraissait légèrement gênée, mais son visage ne le montrait pas du tout, il arborait une moue vaguement moqueuse.

    Alors j'inspirais une grande bouffée d'air, et lançais désespérément :

    - Viens je vais te montrer. J'essayais de faire un sourire. Pas très réussi. Ça faisait trop longtemps que je n'en avais pas fait un vrai, et celui-ci me provoqua une crampe au bout de trois secondes. Je me résignais et l'emmena au self. Cependant il parut ravi et me lança un sourire. Je le maudissait.

    - Pourquoi as-tu déménager ? Lançais-je dans un élan de courtoisie.

    - Pour raison familial, ça n'a pas vraiment d'importance.

    On mange ensemble ? Poursuivit-il sans que je pus ajouter quoi que ce soit.

    J'allais inventer un prétexte pour fuir ce calvaire , mais il avait déjà pris une table. Je me résignais.

    Lorsque je m'asseyais en face de lui, plusieurs filles me jetèrent un regard noir.

    - Tu ne manges que ça ? S'exclama-t-il en regardant la pauvre salade qui trônait mon assiette.

    Ce n'était pas vraiment ce que je prenais normalement, mais aujourd'hui rien n'était comme d'habitude.

    - Moi qui mange beaucoup, reprit-il, je ne pourrais jamais ma satisfaire de ça.

    Je balayais sa remarque d'un geste de la main, lassée.

    - Tu n'es pas très bavarde, continua-t-il, après quelques minutes de silence. Est-ce que tu..

    - Ecoute, le coupais-je, si je ne parle pas , c'est que je n'ai rien à dire, et très franchement ça me dérange de manger avec toi. Regardes plutôt les tables voisines, elles sont bondées de filles, très, très, bavarde, alors si tu veux parler, tu sais vers où te tourner. Je pris mon plateau et traçais jusqu'à la poubelle.

    Il s'en sortirait tout seul. Je ne savais pourquoi mais son contact me révulsait, ça venait de l'intérieur, il produisait quelque chose en moi que je ne pouvais supporter. En plus il venait de rompre le demi sommeil dans lequel j'errais depuis longtemps, quand ce brouillard, en quelque sorte, était là, c'était une sorte de protection. Là, je ressentais et entendais tout très clairement, trop clairement même.

    Du brouhaha des élèves dans les couloirs aux gouttes de pluies qui glissaient le long des vitres.

    Ça me faisait mal et bientôt mon souffle se coupa. Je m'appuyais contre la vitre la plus proche et attendais. Elle était froide et rapidement le seul contact de mon front avec cette matière polaire me glaça le sang. La douleur me brulait et plus le temps passait plus je souffrais. Telle une lame sans pitié qui remuait la plait énergiquement, la douleur me paralysait, mais pourtant il fallait que je bouge. Une larme coula sur ma joue, je haletais, je fis quelques pas, mais, à bout de force, je m'effondrais.

    On me remarqua, un garçon, de ma classe sans doute, couru vers moi.

    - Alice ça va ? Il me regarda inquiet, tu veux aller à l'infirmerie ?

    - Non, ç-ça va, soufflais-je entre deux sanglots.

    Il ne pris pas compte de mon commentaire et me souleva. Je voulu me débattre, mais n'en eu pas la force. Soudain, tout fut noir, je sombrais .

     

    *** 

     

     

    L'audition me revint. Je n'ouvris pas les yeux tout de suite.

    J'entendais deux personnes discuter.

    «  Alors, elle avait quoi ? Demandait la première voix, grave, masculine.

    - Je n'ai pu y voir qu'un malaise dû a une possible dénutrition. Vous êtes amis ? Répondit la seconde voix, féminine.

    - Pas vraiment, mais je suis dans sa classe. Quand je l'ai vu, j'ai paniqué.

    - Hum.

    Il y eu un silence qui me parut durer une éternité.

    - Puis-je quand même vous demander de veiller sur ce qu'elle mange ?

    - Ouais, ça devrait pouvoir se faire.

    Je n'osais pas ouvrir les yeux, de peur que le brouillard ne soit pas revenu.

    Mais, timidement, je rassemblait mon courage et en ouvrit un.

    Je découvrais un plafond haut et blanc, immaculé, celui de l'infirmerie. Le léger brouillard était là.

    Soulagée, j'ouvris les deux yeux.

    - Ah ! Tu es réveillée ! Me lança l'infirmière.

    J'hochais la tête, difficilement.

    - Il faudrait penser à manger un peu plus, si tu veux éviter que ce genre de malaise ne survienne de nouveau.

    - Oui, oui, répondis-je, machinalement, en essayant de me lever.

    - On ne bouge pas ! S'exclama l'infirmière en me plaquant sur le matelas.

    - Mais je vais bien ! Rétorquais-je. Je savais très bien que la nourriture n'était pas la cause de mon malaise. Il y avait autre chose.

    Mon regard bascula sur celui du garçon qui m'avait porté jusqu'ici. Il me regardait sans vraiment me voir, et mon coup d'oeil sembla le rappeler à la réalité. Il me décrocha un sourire bienveillant avant de reprendre son sac.

    C'était Ethan. Mes souvenirs revenaient peu à peu. Il était dans le même collège que moi, et depuis la 6ème nous avions toujours été dans la même classe.

    Il est le garçon le plus sociable que j'ai jamais connu. Dès le premier jour de classe en 6ème, alors que j'étais morte de trouille à l'idée de parler à des inconnus, lui s'était fait des amis en moins de deux minutes. Le jour suivant, toute la classe l'appréciait. Il est drôle, gentil, attentionné (il me choisissait toujours en sport, malgré le fait que je sois la pire joueuse de tout les temps, pour éviter que je ne sois seule), il donne aux actions humanitaires, passe beaucoup de temps à aider là où il peut, dans tous les services qui demande des bénévoles, il se porte volontaire pour tout, il est sportif et joue dans les clubs de la ville en rugby, foot, volley-ball, il fait tout pour amener son équipe à la victoire, il a énormément de succès auprès des filles, il faut dire qu'il est doté d'un physique qui détend le regard, un physique qu'on se surprend à regarder un peu trop longtemps, Cheveux châtains, court, son visage est doux, il a de grands yeux bleu gris qui semblent tout le temps ouverts, prêts à tout découvrir, à tout observer, pour retenir le maximum, un nez grec, bien droit, une bouche dont les commissures sont toujours relevées, il est très grand (il doit me dépasser de trente centimètre minimum) et ses muscles saillants démontrent toute l'énergie qu'il déploie en sport ou pour aider les autres. Mon exact opposé. Il est plus que populaire, tout le monde le connait. Il se moque de lui même, il est humble, et altruiste. Il croit en tout le monde, il dit que chaque vie est précieuse, indispensable, que chacun porte en lui le fruit de la gentillesse, de la bonté. Mais nous avons des visions très différentes des choses.

     

    - A demain Alice, remets toi bien ! Il sort en me jetant un dernier coup d'oeil.

     

    J'attends que l'infirmière veuille bien me laisser filer, et une heure plus tard je suis chez moi.

    En entrant dans ma chambre, je m'allonge sur mon lit en repensant à cette journée.

    Trop compliquée, je m'endors.

    Ma sœur rentra et je commençais la cuisine.

    Elle demanda si ma journée c'était bien passée.

    « oui » mentais-je.

    Pour rien au monde je lui parlerais de ma brûlure.

    Je ne touche à rien.

    Je range les couverts dans le lave-vaisselle, et monte me coucher.

    J'étais lessivée. Je n'avais rien fait de la journée mais j'étais exténuée. Comme si je n'avais pas dormi depuis des siècles.

     ***

    Cette nuit-là fut étrangement agitée.

    D'ordinaire sans rêve, mes cauchemars ressurgirent tous en même temps.

    Je me réveillais en hurlant. Transpirant, haletant.

    J'attendais le jour, ma brûlure me piquait et j'avais arrêter de respirer. Suffocant, à court d'air, je traversais ma chambre pour aller à la salle de bain, me passer un coup d'eau.

    Puis je pris un douche, et me brossais les dents.

    Je partais deux heures plus tôt sans petit-déjeuner.

     *** 

    Le froid commence à me faire regretter de ne pas être restée à la maison plus longtemps.

    Je regarde mon lycée. Les portes encore fermées, tout semble calme.

    Je commence à me demander ce que je fais ici. Ou plutôt ce que je n'ai jamais fait. Rien. Je ne connais rien à part ça. Je soupire, je n'aime pas me poser des questions, je regarde le ciel, c'est bizarre le brouillard est quand même présent. Je ne comprend pas.

    D'habitude, rien ne me vient à l'esprit lorsque le brouillard est présent. Pourquoi je me demande ça ?

    Je glisse lentement mes mains de mon visage à mes cheveux. Et ferme les yeux.

    Une goutte d'eau me tombe dessus, puis deux.

    Je relève la tête vers le charme sous lequel j'étais depuis tout à l'heure.

    Nathan.

    Il était perché sur une branche, une des plus hautes, juste au dessus de moi.

    - Il est tôt ! Me lance-t-il.

    Je le regarde fixement, l'air stupide, ne sachant que répondre. Il descend rapidement, posant ses pieds sur chaque branche avec assurance, et atterrit en face de moi, laissant échapper le bruit sourd de l'impact entre ses pieds et le sol.

    - Ça va ? Demande-t-il en retirant quelques feuilles de ses cheveux. J'aime me lever tôt, tout est silencieux le matin, tu arrives toujours à la même heure ?

    J'écoute ce qu'il dit sans le comprendre. Je laisse passer quelque secondes avant de me rendre compte qu'il m'avait posé une question.

    - Non je réponds, bêtement. Je le regarde, lui, et son sourire, et fixe sans vraiment m'en rendre compte les commissures de ses lèvres.

    Il ne répond pas tout de suite, se contentant de me regarder, puis de scruter les nuages.

    On reste là, dans le silence du matin, pendant une ou deux minutes.

    - Désolé pour hier, finit-il par lâcher. J'ai jamais rencontré de gens antisocial, je sais pas trop comment m'y prendre...

    Je contemple le sol jusqu'à ce que l'information monte à mon cerveau.

    - Comment ça antisocial ? Je suis pas...

    Mais ma réprimande fût rapidement coupé par un éclat de rire.

    - Je te charrie ! Arrêtes de tout prendre au premier degrés !

    Il met sa main devant sa bouche pour retenir son rire.

    J'ai envie de pleurer... Ah ? Tiens ! J'ai envie de pleurer ! Ça doit bien faire quatre, voir cinq ans que ça ne m'était plus arrivé... et sans raison en plus !

    Je retiens mes larmes et lui lance le pire regard noir que je puisse lancer. (Je crois...)

    Ça ne fait qu'amplifier son rictus. Outrée, je m’apprête a faire demi tour, quand il tend sa main pour m’ébouriffer les cheveux.

    - Je crois qu'on va bien s'amuser ! Me jette-il en un sourire avant de s'élancer vers le lycée.

    Je crois pas, non.


    ***


    La matinée fût lente. Bruyante. Agitée. Tout ce que je déteste. La première sonnerie avait à peine retentis qu'Ethan s'était jetée sur moi, essoufflé, en me demandant si tout allais bien. Prise au dépourvu j'avais simplement hoché la tête. Nous avions rejoins nos place respectives, la mienne étant évidemment à côté de Nathan qui ne tardait pas à arriver, avant que le cours ne commence. J'avais déjà sorti mes affaires lorsque Nathan s'installait à côté moi. Il continuait sa conversation avec d'autres élèves tout en sortant les siennes, jusqu'à ce que le prof ne rentre.

    La première heure débuta tranquillement, je regardais par la fenêtre sans vraiment voir, le brouillard était là, agissant comme un filtre, aussi bien pour ma vue que pour mon ouïe, si bien que je n'entendais pas Nathan m'appeler, il du me donner un coup de coude pour que je me retourne, surprise. Avec un sourire il me tendit une feuille de cours. Sans trop comprendre je la pris et commençait à lire. Son écriture était sublime, avec de jolies lettres attachées comme dans les manuscrits, mes pattes de mouches était pitoyables à côtés.

    « Ça va ? Désolé d'utiliser ce moyen pour te parler, mais ce prof n'a pas vraiment l'air sympathique, il vient de réprimander Lise et Sonia parce qu'elles bavardaient. On faisait ça dans mon ancien lycée contre ce genre de prof :) on remange ensemble ce midi ? »

    Bon sang... déjà qui étaient Lise et Sonia ? Il n'avait quand même pas déjà sympathiser avec toute la classe ? Si ? Un léger coup d'oeil vers son sourire interrogateur me fit immédiatement comprendre, que oui, il devait déjà connaître la moitié du lycée. Je poursuivis la lecture.

    «  Je n'ai pas beaucoup mangé ce matin » Je m'en fous complètement ! « J'espère que ça sera bon ! Vous faîtes quoi comme sport en ce moment ? J'ai vu qu'on en avait cet après midi, je parie que tu es le genre de fille à rester sur le banc de touche, non ? »

    Enfoiré.

    « Ne m'insultes pas please :P je t'apprendrais ! »

    Je ne pus m’empêcher de lui jeter un air outré, comment... Comment pouvais t-il tout deviner de moi comme ça ! Il sembla comprendre ce que je me demandais car il s'approcha de moi en me chuchotant :

    - On lit en toi comme dans un livre ouvert ! Tout en souriant.

    Je ne pus m’empêcher de rougir. Furieuse, je chiffonnais sa feuille de papier tout en le fixant intensément, je voulais le provoquer, mais ça eut l'effet inverse il ne pus s’empêcher d’exploser de rire. J'ouvris la bouche, béate, et devant avoir l'air complètement stupide tellement je ne savais pas quoi faire. Le professeur nous regardait intensément mais Nathan avait déjà repris un air sérieux, concentré. Cependant dès que le prof eut le dos tourné, il se tourna vers moi avec sa moue moqueuse. Je détournais le regard et passait le reste du cours à fixer l’extérieur. L'heure de la pause arriva très vite, et au moment où la sonnerie retentit, je priai pour que Nathan m'oublie et sorte avec d'autres personnes, j'avais l'habitude de rester en classe pendant les pauses.

    Mais mes réflexion ne furent pas coupées par Nathan, mais par Ethan, qui vint se poster devant notre bureau.

    - Ça va toujours Alice ? Me demanda-t-il, toujours avec cet air inquiet.

    - Salut Ethan, ça va ? Toujours autant en forme à ce que je vois ! Lança Nathan, un sourire narquois au lèvres, avant même que je réponde.

    - On peut en dire autant de toi Nathan, ça fait plaisir de te voir comme ça.Répondit Ethan.

    Ils restèrent ainsi à se sourire pendant quelques secondes, et quand bien même leur propos semblait affectueux, il n'en était rien de tel. L'atmosphère était lourde, et une certaine tension que je n'expliquais pas commençait à s'installer, jusqu'à ce qu'Ethan ne reprenne :

    - D'ailleurs j'ai quelque chose à te montrer, si tu veux bien.

    Nathan ne répondit pas tout de suite, se contentant de fixer Ethan, toujours avec un sourire crispé pendu à ses lèvres, puis il me jeta un coup d'oeil furtif, tellement rapide que si je ne regardais pas précisément ses yeux, je ne l'aurais pas vu.

    - Mais rien ne me ferait plus plaisir ! Répondit-il finalement tout en se levant et suivant Ethan hors de la salle.

    Je me surpris à reprendre mon souffle. La pression avait été si forte que j'avais retenue ma respiration sans m'en rendre compte. Qu'est ce qu'il s'était passé à l'instant ? Qu'est ce que c'était que tout ça ? Avant même d'avoir pu y penser je courais déjà dans les couloirs jusqu'au toilette.

    Je me passais de l'eau sur le visage, et m'enfermais dans une cabine, pour me calmer. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Alors que j'allais ouvrir pour sortir, les voix de filles me stoppèrent.

    - Vous avez vu ? Ethan et le nouveau étaient ensemble ! Lança la première.

    - Aaaaah... Nathan ! Il est trop beau non ? Soupira la deuxième.

    - Oui ! Mais ça avait pas l'air de rigoler ! J'ai pas réussi à entendre ce qu'ils disaient...

    - Moi non plus... mais ils doivent se connaître d'avant non ? Hier après que l'autre fille ai fait un malaise, Ethan est tout de suite venu chercher Nathan et je les aient vu sortir du lycée ensemble... vous pensez qu'ils sont genre cousin ou un truc comme ça ?

    - Ou en couple ? Plaisanta une troisième.

    - Nooon arrête ! Rigola la première, c'est hors de question !

    - Bon aller dépêchez vous les filles on va être en retard ! Moi aussi je veux pouvoir penser tranquillement à eux pendant le cours !

    - T'es irrécupérable toi !

    Puis les voix s'éloignèrent. Je restais le front posé sur la porte en réfléchissant à ce que je venais d'entendre. Je ne comprenais rien, et plus j'essayais d'y penser, plus ça me faisait mal, je n'étais absolument sur de rien en ce qui concernait la possibilité que Nathan et Ethan se connaissaient, ni pourquoi ils voudraient le cacher, je ne voyais pas pourquoi ils ne l'avaient pas dit le premier jour dans ce cas la, mais ce que je savais c'est que mon filtre commençait à se désépaissir et que c'était trop mauvais signe pour moi. Je ne voulais pas réfléchir, pas penser, je ne voulais rien ressentir, et depuis deux jours tout m'échappait, rien ne se passait comme je le voulais.

    Je pris une grande bouffée d'air et sorti des toilettes.

    En marchant je me concentrais sur mes pieds, pour ne rien voir des alentours, pour essayer de reformer le brouillard, je fixais une image blanche dans mon esprit en essayant d'oublier tout le reste. Je vidais mon esprit, fermais ma vue à toutes choses extérieur.

    Sans m'en rendre compte j'étais déjà assise à ma place, les yeux clos. Je ressentais Nathan à côté de moi, puis petit à petit tout les élèves de la classe, je ressentais le prof entrer, s'assoir à son bureau, je savais qu'il commençait son cours, je savais que Nathan me parlais, mais je n'entendais pas, je ne voyais pas, tout était blanc, calme, seule les silhouettes des personnes autour de moi se dessinaient, et j'aimais cette sensation.

    Pendant une demi seconde, je m'endormis.

    Tout devint noir, sombre, les silhouettes disparaissaient et se confondaient avec le néant, alors j'entendais une voix.

    Je l'entendais mais ne la comprenais pas, elle criait, mais je ne pouvais pas savoir ce qu'elle disait, j'entendais les mots, mais ils ne se formaient pas dans mon esprit, j'eu l'impression d'étouffer, et lorsque je me réveillais j'étais debout, ma chaise tombée par terre.

    Il y eu un silence dans la classe, puis quelque chuchotements et rires, je restais stupide, planté là debout, jusqu'à ce que le prof me demande si tout allais bien. Je balbutiais un oui, ramassais ma chaise et me rassis. Je savais que Nathan me regardais, il était complètement tourné vers moi d'ailleurs, je le voyais du coin de l'oeil, mais je faisais tout pour essayer de ne pas le voir.

    Je tournais ma tête face à la fenêtre, il du comprendre que je n'avais pas envie de parler car il ne tenta rien, même pas un bout de papier. Ce qui me parût étrangement suspect.

    Le reste du cours se passa dans le silence absolue entre moi et Nathan, ce qui au final ne présageait sans doute rien de bon.

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